Pourquoi la ringuette ne fait-elle pas partie des Jeux olympiques?

Pourquoi la ringuette ne fait-elle pas partie des Jeux olympiques?  Excellente question!  Et c’est une question qui est souvent posée à Ringuette Canada.  Le processus pour devenir un sport olympique est intéressant, alors nous avons voulu partager comment et pourquoi les sports sont choisis pour faire partie des Jeux olympiques et comment la ringuette s’intègre dans ce tableau.

Les Jeux olympiques sont passés de 241 à plus de 10 000 concurrents depuis leur rétablissement initial à Athènes avec les Jeux de 1896. Des dizaines d’ajouts et de changements ont été apportés au programme olympique depuis 1896, et près de 100 épreuves ont été ajoutées depuis 1980 seulement. Ces décisions sont généralement prises sept ans avant les prochains Jeux.  Bien que les adeptes de nombreuses sports espèrent voir leurs activités devenir des sports olympiques, seuls quelques-uns d’entre eux obtiennent l’une des places convoitées dans le programme olympique.

La première étape du processus pour devenir un sport olympique est la reconnaissance en tant que sport par le Comité international olympique (CIO). Le CIO exige que l’activité soit administrée par une organisation internationale non gouvernementale qui supervise au moins un sport. Une fois qu’un sport est reconnu, il acquiert le statut de fédération sportive internationale (FI). À ce stade, l’organisation internationale qui administre le sport doit appliquer le code antidopage du Mouvement olympique, notamment en effectuant des contrôles efficaces hors compétition sur les concurrents de ce sport, tout en respectant les règles établies par la Charte olympique. Alors, la ringuette a-t-elle le statut d’organisation internationale? Oui, mais la FI de la ringuette n’a pas encore été reconnue par le CIO.

Un sport peut être reconnu par le CIO mais ne pas devenir une épreuve compétitive aux Jeux olympiques. Le bowling et les échecs sont des sports reconnus, mais ils ne participent pas aux Jeux. Pour faire partie des Jeux, la FI du sport doit demander son admission en déposant une pétition établissant ses critères d’admissibilité auprès du CIO. Le CIO peut ensuite admettre une activité dans le programme olympique de l’une des trois manières suivantes : en tant que sport, en tant que discipline, qui est une branche d’un sport, ou en tant qu’événement, qui est une compétition au sein d’une discipline. Par exemple, le triathlon a été admis en tant que sport et a fait ses débuts aux Jeux de 2000 à Sydney. La lutte féminine était une nouvelle discipline dans le sport de la lutte aux Jeux d’Athènes, et le saut à la perche féminin a fait ses débuts à Sydney en tant qu’épreuve d’athlétisme. Les règles d’admission varient légèrement entre un nouveau sport, une discipline et une épreuve, mais l’intention est la même.  Les nouveaux sports qui arrivent doivent montrer où est leur place.

Une fois qu’une FI a présenté sa requête, de nombreuses règles et réglementations déterminent si le sport fera partie des Jeux olympiques. La Charte olympique indique que, pour être accepté, un sport doit être largement pratiqué par les hommes dans au moins 75 pays et sur quatre continents et par les femmes dans pas moins de 40 pays et sur trois continents. Cette question est délicate pour la ringuette, car Ringuette Canada ne peut pas forcer les autres pays du monde à pratiquer la ringuette comme nous le faisons. En faisant la promotion de ce sport ici au Canada et en le pratiquant bien, il a gagné en popularité dans le monde. À l’échelle internationale, une demi-douzaine de pays participent et organisent actuellement le sport de la ringuette, en particulier ceux situés dans l’hémisphère nord. La ringuette est actuellement organisée et pratiquée au Canada, en Finlande, en Suède, aux États-Unis, en République tchèque et en Slovaquie. La communauté la plus importante se trouve au Canada, où plus de 50 000 participants s’inscrivent chaque année. D’autres pays commencent à jouer, mais ils ne sont pas encore en mesure d’avoir une association nationale pour les représenter.

Il y a aussi beaucoup d’exigences pour ce sport – une patinoire est nécessaire, ainsi que certains équipements, et cela peut être un obstacle à la participation de nouveaux pays.  Nous avons beaucoup de patinoires au Canada, nous n’hésitons pas à nous rendre à la patinoire locale, mais de nombreux pays n’en ont pratiquement pas.  Si vous pensez au soccer, l’un des sports les plus populaires au monde, tout ce dont vous avez besoin est un ballon et les enfants peuvent jouer, c’est l’une des raisons pour lesquelles ce sport est si largement pratiqué, il est d’un accès facile et peu coûteux.  Donc, à l’heure actuelle, il n’y a pas encore assez de pays participants pour que le comité olympique envisage la participation de la ringuette.

Ce sport doit également contribuer à accroître la «valeur et l’attrait» des Jeux olympiques et conserver et refléter ses traditions modernes. La ringuette entre sans aucun doute dans cette catégorie. Une bonne ambiance, une excellente communauté, un jeu rapide et amusant, voilà un sport qu’il serait intéressant d’ajouter. L’une des règles les plus importantes de la ringuette est de passer l’anneau au-delà de la ligne bleue.  Avec cette règle en place, vous devez passer l’anneau à l’un de vos coéquipiers. En ringuette, c’est toute l’équipe qui est impliquée. Tous les joueurs sont égaux. C’est le jeu d’équipe par excellence.

Ces dernières années, le CIO s’est efforcé de gérer la portée des Jeux olympiques en n’autorisant de nouveaux sports que si d’autres sont simultanément abandonnés. Les sports qui ont déjà fait partie des Jeux sont périodiquement examinés pour déterminer s’ils doivent être maintenus. La commission du programme olympique note que des problèmes sont apparus lorsqu’il s’est agi de trouver des sites pour répondre aux besoins spécifiques de certains sports, comme le baseball et le softball, qui ont été supprimés de la programmation olympique après les Jeux de Pékin en 2008. Ainsi, même un sport comme le baseball, qui a longtemps fait partie du programme olympique, peut être retiré à l’occasion de Jeux olympiques parce que les sites ne sont pas facilement disponibles. Ces deux sports sont présents à Tokyo, mais à l’heure actuelle, il semble qu’aucun d’entre eux n’ait été retenu pour 2024. Lorsqu’il choisit les sports à inclure dans le programme, le CIO doit tenir compte de l’intérêt des médias et du public, car ceux-ci sont un moteur essentiel des Jeux olympiques, mais il doit aussi gérer les coûts.

Si plusieurs épreuves ont été ajoutées aux Jeux depuis leur reprise en 1896, bon nombre d’entre elles ont été mises sur la touche. Le tir à la corde, par exemple, était autrefois un sport olympique respecté. Le cricket, la crosse, le polo, le bateau à moteur, les raquettes, le «rink hockey», le roque et le ski nautique ont tous fait partie des Jeux olympiques mais ont été abandonnés au fil des ans.

Si l’on considère que la ringuette n’a été inventée que récemment (1963, c’est plutôt récent, non?), elle a connu une croissance massive.  Actuellement, le Championnat du monde de ringuette est la compétition internationale amateur d’élite pour ce sport, dont la première édition a eu lieu au Canada en 1990.

La ringuette est très largement pratiquée par les femmes, ce serait donc un grand pas en avant pour l’égalité féministe que de faire reconnaître le jeu comme un sport olympique, ce qui est une bonne chose. Toutefois, si la ringuette était admise aux Jeux olympiques, le fait qu’on ne prête pas suffisamment attention à la création d’équipes masculines pourrait s’avérer un problème. Ringuette Canada a récemment lancé des lignes directrices sur l’accès égal à la participation. Cela signifie que Ringuette Canada encourage les associations à offrir des programmes dans trois catégories distinctes : filles/femmes seulement, garçons/hommes seulement et mixte afin d’encourager une participation plus large.

Le choix des sports qui participeront aux Jeux olympiques revient aux 90 membres du Comité international olympique (CIO) qui prennent la décision sur la base des propositions du comité d’organisation local de chaque édition des Jeux olympiques, par l’intermédiaire de la commission du programme olympique.

Ces propositions sont évaluées en fonction de cinq catégories, réparties en 35 critères :

  1. Proposition olympique : histoire du sport, s’il a déjà été inclus dans le programme, le nombre de fédérations nationales affiliées et le niveau de participation aux championnats mondiaux ou continentaux.
  2. Questions institutionnelles : situation financière du sport, sa gouvernance, l’égalité des sexes et la planification stratégique.
  3. Valeur ajoutée au mouvement olympique : l’image du sport et sa représentation des valeurs olympiques.
  4. La popularité : le nombre de spectateurs qu’il attirera, le parrainage, l’intérêt des médias et le fait que les meilleurs athlètes participeront aux Jeux olympiques.
  5. Le modèle économique : les revenus générés par le sport, les coûts d’organisation du sport et sa situation financière.

Tout le travail effectué par les sports pour élaborer une proposition et faire du lobbying lors des réunions continentales ne peut garantir un résultat positif.  Ainsi, même si la ringuette remplit toutes les conditions, il se peut qu’elle ne soit jamais admise, ce qui pourrait être simplement dû aux préférences des membres du CIO.

Mais ce n’est pas seulement le CIO qui décide. Une ville hôte peut également jouer un rôle dans la décision et faire pression en faveur d’un sport particulier pour l’année où elle accueille les Jeux. Pour prendre un exemple concret, il suffit de penser aux Jeux de 2024 qui se tiendront à Paris et qui verront les débuts du breakdancing comme sport olympique.

Il est très important de se rappeler que le fait de participer aux Jeux olympiques ne fera pas de la ringuette un grand sport. La ringuette est un grand sport. Point final. C’est tout. Elle est rapide.  Elle est divertissante. Les spectateurs l’adorent et c’est le sport d’équipe par excellence. Ce sont des vérités, et elles restent vraies même si la ringuette ne figure pas encore au programme des Jeux olympiques.

 

par Jenni Lloyd

Communications, Engagement & Marketing Director

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